Nadia, créatrice de Ceramic-mac

C’est la dernière en date qui nous permet de nous rencontrer. Nadia a fondé Ceramic-mac mais avant il s’est passé tellement de choses dans sa vie que cela va être un vrai plaisir de vous le raconter avec mes mots !

Nadia a grandi à Haiti. On le sait tout de suite en entrant dans sa maison. Des tableaux hauts en couleur sont accrochés aux murs. Un voyage immédiat dans son univers ! L’art naïf Haïtien simple et efficace expose les clichés de vie de différentes époques dans des tableaux vivants et colorés.

Ses études de botanique et de chimie l’emmènent aux Etats-Unis pendant 7 ans. Son cursus sera conclu par une thèse sur les engrais. Elle arrive en France en 1988 avec des diplômes malheureusement non reconnus. Elle décide de travailler dans le système bancaire près de la côte d’Azur.

La vie l’embarque à ce moment en Australie. Je vous disais que Nadia avait eu plusieurs vies !! Elle trouve la vie d’expatrié assez difficile. Sa famille décide de revenir en France et c’est là que Nadia arrive à Crespieres. Elle devient rédactrice de brèves sur la bourse pour un grand journal d’économie. Elle aime ce travail mais devenue mère de famille entre temps, les journées sont très très longues et elle manque à ses enfants.

Je ne vous ai pas encore parlé de poterie, mais j’y arrive. Lorsqu’elle était à Sophia Antipolis, Nadia a découvert la porcelaine. La terre a toujours été dans un coin de sa tête lorsqu’elle a changé de pays. Ainsi, à Sydney, Nadia prend des cours avec deux professeurs. Lors de son retour en France, c’est devenue une obligation pour son bien être malgré ses journées à rallonge.

En 2000, elle croise la route d’un professeur à Croissy-Sur-Seine qui lui fait découvrir les terres mêlées. Les terres sont colorées dans la masse par des oxydes naturels tels l’oxyde de fer, le cobalt..Dans son atelier je découvre les différentes couleurs possibles.

Travailler les terres mêlées c’est accepter des exigences que la poterie classique n’a pas. La terre choisit en quelque sorte. Nadia aime le laisser-faire. A demi sourire, elle me confie que « La terre ça se respecte et la terre a une mémoire ».

En 2003, Nadia expose de plus en plus et notamment à Saint Leu La Forêt pour la grande exposition elle est, d’ailleurs,  devenue membre des Ateliers d’Art de France. C’est quelques années plus tard que Nadia change à nouveau. Les objets ne lui conviennent plus. Elle arrête tout et devient… salariée dans une agence immobilière.. On peut dire que Nadia sait rebondir !!!

Puis les bijoux sont apparus dans sa vie comme une évidence. Les bijoux en terres mêlées. Céramic-mac est créée. Depuis fin 2015, Nadia nous propose une belle collection de bijoux fins et très travaillés.

J’ai eu la chance de parcourir ses carnets de note. Les bijoux sont dessinées, imaginés. Ensuite, Nadia passe à l’action dans son atelier. La technique de la terre mélée est une suite de réaction chimique très complexe et in fine la Terre décidera de s’entremêler comme elle le souhaite.

Le résultat est sympa comme tout : les bijoux sont des pièces fines, colorées. On part très loin des assemblages que l’on retrouve de plus en plus sur les marchés artisanaux. On sent tout de suite en prenant les pièces dans les mains que chaque collier, bracelet repose sur du travail fin et surtout long. Je ne vous parlerai pas du temps de cuisson, de la terre qui casse, du travail à recommencer pour arriver à ce résultat soigneux. Mais sachez le, lorsque vous portez un bijou de Nadia, vous portez plusieurs années de passion, de technique, de couleurs et d’imagination.

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